Cette mallette m’a été offerte par les Editions Retz dans le cadre d’un partenariat.
Cet outil est destiné à la base aux PS et MS, mais je m’en suis servi avec des CE1, en aide perso avec des groupes de 6 maximum. Dans un premier temps, j’ai utilisé le matériel tel qu’il était pensé pour les maternelles, et ça s’est très bien passé. C’est cette utilisation que je vous présente aujourd’hui, dans un prochain article, je vous expliquerai les adaptations et prolongements auxquels j’ai pensé pour davantage de proximité avec les compétences de cycle II. Le travail est en cours, je préfère finir de tester avant d’en parler (et puis si je vous présente tout d’un coup, ce sera ben trop long…) !
Le principe général d’Anim’histoires est de raconter une histoire « jouée » sous les yeux des élèves par des figurines aimantées. 6 histoires de base sont proposées.
Un guide pédagogique d’une cinquantaine de pages présente la démarche qui se répètera pour chaque histoire, puis détaille pour chacune le lexique et le récit proposé. Les séquences sont indépendantes et peuvent être réalisées dans l’ordre que l’on veut, même si certaines histoires sont un peu plus complexes que d’autres.
Dans un premier temps, on découvre le vocabulaire de l’histoire. La mallette contient 96 cartes-images, avec l’image d’un côté et le mot en script de l’autre. Ces images représentent des noms, mais aussi des verbes et quelques adjectifs. Le guide propose plusieurs activités, jeux, devinettes afin de brasser ce lexique nécessaire à la suite du travail. Les mots choisis me paraissaient simples (en même temps, c’est conçu pour les PS et MS), mais pour chacune des 3 histoires que j’ai travaillées, une bonne moitié n’était pas bien maitrisée par les élèves. Ce travail sur le lexique a donné lieu, avec les CE1, a un travail de catégorisation toujours très intéressant, ainsi qu’à l’approche d’autres notions de vocabulaire que je détaillerai dans le prochain article.
Ensuite, c’est le décor, le cadre de l’histoire qui est présenté sur un poster (54x80cm) : la forêt, le zoo, la cour de récréation, le marché, la piscine, ou la cuisine. Cette lecture d’image permet d’utiliser le langage pour décrire.
Puis les élèves découvrent l’histoire « en images » et la racontent. L’enseignant, alors que les élèves ferment les yeux, installe les figurines aimantées (personnages, objets, animaux) sur le décor, les déplace, et les élèves voient alors l’histoire se construire peu à peu. Un personnage sera représenté par plusieurs figurines, selon son action ou ses émotions. A chaque étape, les élèves décrivent ce qu’ils voient, partagent ce qu’ils pensent, sont parfois amenés à argumenter pour défendre leurs idées, font des prédictions sur la suite.
Cette étape est vraiment jubilatoire; les élèves découvrent avec surprise l’avancée de l’histoire et poussent des cris quand celle-ci bascule (cris d’effroi ou crise de rire); l’envie de parler, de raconter, est immédiate. Les élèves réinvestissent à ce moment le lexique étudié précédemment, et on peut se focaliser davantage sur la syntaxe. L’enseignant se « contente » de faire circuler la parole, de faire reformuler, de corriger. Mais il se situe vraiment en retrait, ce sont les élèves qui parlent le plus.
L’enjeu de la dernière séance est la reconstruction de l’histoire et l’invention de suites différentes. Cette fois, c’est l’enseignant qui lit l’histoire, et les élèves doivent positionner les figurines (choisir les bonnes, les mettre à la bonne place), en respectant la chronologie du récit, sa cohérence. Ils doivent alors justifier leurs choix.
Enfin, on les invite à explorer d’autres possibles dans le récit : Qu’aurait-il pu se passer à ce moment, que peut-il se passer après ? … On peut à ce moment introduire des figurines prévues pour les autres histoires, afin de créer des situations inattendues et relancer l’imaginaire.
Un CD-Rom est fourni avec la mallette. Il permet de visionner, sur vidéoprojecteur ou ordinateur, les histoires étape par étape et les rendre interactives : les figurines sont placées sur les décors grâce à la souris de l'ordinateur ou du stylet d'un TBI. Tous les visuels des cartes-images sont également disponibles. Je n’ai pas utilisé le CD en classe, par contre je l’ai utilisé pour prélever les images numériquement et avoir des traces de meilleure qualité qu’avec des photos. En classe entière, il peut être très utile si l’on peut projeter sur grand écran. Dans mon cas d’utilisation en petit groupe, le poster était amplement suffisant.
Je suis vraiment enthousiasmée par ce matériel, de très bonne qualité dans la conception comme dans la réalisation. Pensé pour le cycle I, il n’a pas été gênant du tout de l’utiliser avec des CE1 qui ont pris beaucoup de plaisir lors des séances. J’ai utilisé jusque-là les histoires du zoo, de la forêt et du marché. Seule l’histoire de la récréation est vraiment ancrée maternelle de par son décor (bac à sable, tricycle), mais je suis persuadée qu’elle pourrait intéresser quand même nos élèves, et faire justement l’objet d’une transposition sur le même genre de situation dans une cour d’élémentaire. C’est ce qui fait la richesse de ce support : la démarche pédagogique proposée est intéressante et porteuse, et le matériel est d’une qualité qui donne envie de le détourner de multiples façons.
Je travaille actuellement sur l’histoire du marché, en adaptant cette fois les séances, cela fera l’objet d’un prochain article.
Si vous voulez en savoir plus, rendez-vous sur le site des Editions Retz, vous trouverez des extraits, et même une vidéo tournée en classe.